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L’aéroport de Cartierville est créé avant la Première Guerre mondiale le long de la route 117 et du chemin Bois-Franc qui par la suite devinrent respectivement le boulevard Marcel-Laurin et le boulevard Henri-Bourassa. Situé dans la paroisse de Saint-Laurent, l’aéroport se trouve dans un secteur que l’on appelle Bois-Franc Field. Son utilisation fut limitée jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Lorsque la compagnie Canadian Vickers changea de nom pour Canadair en 1944, on y construit une usine de production d’avions de combat et de transport. Au nord et à l’est, un développement domiciliaire fit rapidement son apparition pour accommoder et loger les employés de l’usine.  L’aéroport de Cartierville était utilisé par Canadair pour le vol des appareils qu’elle produisait et à proximité, Canadair construisit différentes installations pour l’entretien et la maintenance de ces avions. On retrouvait notamment une aérogare sur le boulevard Henri-Bourassa où l’on recevait les passager avant leur embarquement et après leur débarquement.

Historique

Références

Source : Conrad, 1944

Lorsque la compagnie Canadair fut vendue par le gouvernement canadien en 1986, c’est l’entreprise Bombardier qui se porta acquéreur du terrain et de ses installations. Peu de temps après, en décembre 1986, le trafic aérien de l’aéroport de Dorval et de Mirabel est réuni « en système aéroportuaire intégré sous une seule structure de gestion. »(Ville de Montréal, 2012) Deux ans après en avoir fait l’acquisition, en 1988, Bombardier est contrainte de fermer l’aéroport de Cartierville. Jusque-là, l’aéroport est utilisé pour des vols nolisés, de la petite aviation, des écoles de vol et à l’utilisation des bombardiers d’eau CL-415 luttant contre les incendies, mais l’augmentation du trafic aérien à l’aéroport de Dorval, dont le nom changea en 2004 pour l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, engendrèrent l’interdiction de son usage civil. Bombardier Aéronautique est alors le seul utilisateur des pistes de l’aéroport qu’elle exploite pour le déplacement de ces appareils. Elle y conserve ses installations, mais l’assemblage final de ses avions s’effectue alors à l’aéroport international Montréal-Mirabel.
 

Source : Conrad, 1944

​Source : Google images

En 1988, alors que l’entreprise vient tout juste de fermer l’aéroport Cartierville, Bombardier inc. crée sa filiale Bombardier ltée, une société dont la mission première est la mise en valeur du patrimoine immobilier de la compagnie. Les vastes terrains vacants qui appartiennent à la firme Bombardier font alors l’objet de plusieurs interrogations. L’entreprise entreprend de les développer en partenariat avec l’arrondissement Saint-Laurent au courant des années 1990. Aidés par des promoteurs privés, ils entament ce projet en mandatant Daniel Arbour & associés, une firme d’urbanistes, pour effectuer les études de marché. Après avoir observé ce qui se faisait en Europe et aux États-Unis pendant un peu plus de deux ans, ils en arrivèrent avec la proposition de mettre de l’avant les concepts du nouvel urbanisme. C’était une première au Québec. D’ailleurs, le Congrès pour un nouvel urbanisme (CDU) reconnut ce projet immobilier comme étant le premier à appliquer ces concepts au Québec et depuis sa construction, le quartier Bois-Franc demeure le seul projet québécois reconnu par le CDU appliquant les principes du nouvel urbanisme.


Bombardier Service Immobilier s’associe au début avec le Groupe Montclair et avec Sotramont. Ensemble, ils élaborent ce que deviendra par la suite le quartier Bois-Franc; un projet à l’échelle humaine. Chose qui ne fut pas simple, puisque le terrain vacant dont dispose Bombardier ltée représente une superficie de plus de 20 millions de pieds carrés. On s’intéresse à l’idée de base de la ville; « la densité de population et sa mixité, les échanges entre les gens [et] les déplacements facilités ». (Dechênes, 2011) Les promoteurs proposent alors divers types de logements allant du plex au condominium en passant par les maisons de ville. La construction des habitations est alors prévue sur des plus petits terrains afin de favoriser la cohésion sociale et l’esprit de quartier et l’on situe volontairement les bâtiments plus prêts de la voie publique. « Le projet du développement résidentiel devait s’échelonner sur plus de dix ans et avait comme but d’offrir une qualité de vie exceptionnelle grâce à la présence d’espaces verts, de nombreux plans d’eau, de squares, etc. à proximité du centre-ville de Montréal. » (Bois-Franc, 2010) En effet, à l’origine, on estime le nombre d’arbres à être plantés aux alentours de 20 000. Ce chiffre sera plusieurs fois revu à la baisse, mais les urbanistes affirment que cela n’affecte en rien les qualités spatiales du quartier Bois-Franc et que la surabondance d’arbres n’aurait que pu nuire puisque ces derniers auraient créé un mur végétal empêchant les piétons d’apprécier l’architecture des bâtiments.


Le plan directeur fut approuvé en 1992 par les autorités municipales de Saint-Laurent. C’est ce qui donna le coup d’envoi pour la construction et la vente des 8000 logements. Des rues étroites, plus courtes que la norme, font face au bassin de la Brunante alors qu’au centre de chaque quadrilatère, les maisons entourent un square. « Les noms des rues et places de Bois-Franc sont inspirés de l'aéronautique, de l'exploration, de la nature et de la géographie : rue Charles-Darwin, square Nelligan, place de l'Himalaya, etc. » (Ville de Montréal, 2008) Inauguré le 6 août 1993, après cinq ans d’études et de planification, les premiers habitants emménagent alors que le quartier Bois-Franc est encore majoritairement en chantier. Les premières évaluations échelonnent le projet sur 10 ans, mais constatant que le développement ne s’effectuait pas aussi rapidement que prévu, Bombardier Service Immobilier modifie les plans originaux et propose l’aménagement d’un terrain de golf de neuf millions de pieds carrés en 1999. Durant l’été 2002, « Le Challenger » voit le jour et occupe le site de l’ancienne piste d’atterrissage de ce qui fut autrefois l’aéroport Cartierville réduisant à douze millions de pieds carrés la surface au sol alors prévue pour l’habitation. Par l’acquisition de terrains situés à proximité, cette superficie finira par être augmentée jusqu’à seize millions de pieds carrés permettant alors au quartier Bois-Franc de couvrir une superficie dépassant les vingt-cinq millions de pieds carrés.  


Les derniers terrains appartenant à Bombardier Société Immobilière ont été rachetés en 2008 par un consortium formé de Sotramont et du groupe Montclair qui s’investissement dans le projet depuis ses débuts en 1988. Bombardier s’est ainsi complètement retiré du projet se concentrant sur les secteurs d’activités où elle connait plus de succès. Avec cette transaction, le consortium entame la phase finale du développement du quartier Bois-Franc. Lorsque cette dernière sera achevée, au total, plus de 5500 unités d’habitation, dont 1500 maisons, se trouveront là où autrefois, l’aéroport Cartierville voyait des avions prendre leur envol.  Depuis février 2010, « Les Développements Bois-Franc inc. » agit à titre de promoteur immobilier pour coordonner, maintenir et développer le reste des habitations attendues.

 

1944 - Aéroport Cartierville

1944 - Quartier type d'ouvriers

1944 - Quartier type d'ouvriers

Environ 1915-1920

Projet anticipié (en jaune)

2012 - Projet en développement

​Source : Google images

​Source : http://www.banq.qc.ca

Bois-Franc. (2012) « Bois-Franc », [En ligne] consulté le 20-10-2012, [http://www.boisfranc.com]

Conrad, P. (1944) « Feature. Wartime Housing », [En ligne] consulté le 20-10-2012, [http://www.banq.qc.ca]​

Deschênes, P. (2011) « Une ville dans une ville : Bois-Franc », [En ligne] consulté le 20-10-2012, [http://mixtemagazine.ca/FR/m03/une-ville-dans-une-ville-bois-franc/]

 

Ville de Montréal. (2012) « Plan d’urbanisme », Montréal, [En ligne] consulté le 20-10-2012, [http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=2761,3098684&_dad=portal&_schema=PORTAL]

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