top of page

Historique

La ville de Montréal a été fondée en 1642 par les Français pour être un poste de traite de fourrure. La colonie se concentrait alors sur le port qui était le point central des activités d’exportation et qui faisait le lien avec la France. Forts de leur appartenance, les colonisateurs implantèrent un système qui leur était familier lors de la construction de leur colonie. Ils recréèrent le système du régime seigneurial français en découpant le territoire, de façon à obtenir de longues parcelles rectangulaires et étroites, perpendiculaires au fleuve Saint-Laurent. Les habitants étant peu nombreux et le territoire vaste, la question de l’organisation de l’habitation où des rues ne faisaient pas partie des préoccupations de l’époque.

C’est en 1672 que le premier plan d’aménagement des rues de Montréal, devenue une ville fortifiée, a été élaboré (Marsan, 1974). Le sulpicien François Dollier de Casson, aidé par le notaire et arpenteur Bénigne Basset, a élaboré un plan plaçant l’église au cœur des circulations en organisant les rues de façon à ce qu'elles convergent vers elle, lui donnant ainsi une grande importance dans la ville. Les rues dessinées avaient à l’époque une largeur variant de 4, 5 à 7,6 mètres. Les rues typiques de Montréal à notre époque sont approximativement de 11,5 mètres tandis que celles que l’on retrouve dans les banlieues peuvent faire plus de 15 mètres.

Premier plan d’aménagement urbain 1672

Le développement urbain s’effectua sur les seigneuries auquel on superposera une trame octogonale plus serrée et étant plus adaptée à une occupation résidentielle dense. On peut encore voir des traces de cette superposition de trames dans plusieurs arrondissements de Montréal, notamment Outremont. Les ilots y sont étroits et longs et suivent l’ancien découpage seigneurial.

On peut remarquer la présence de blocs urbains dans la ville. Ceux-ci représentent parfois des projets immobiliers spécifiques, comme ville Mont-Royale, ou des désaxements dus à une situation topographique particulière. Cette grille urbaine s’est générée d’elle-même, sans désir conscient, par la force des intérêts investis et la rapidité du développement urbain (Marsan, 1974).

Marsan, Jean-Claude. (1974)

Ile de montréal 1904

Superposition des trames

Marsan, Jean-Claude. (1974)

Suite à la destruction des fortifications au XVIIIe siècle, la ville connaitra une véritable expansion dès la construction du boulevard Saint-Laurent qui permet pour la première fois de circuler sur un axe nord-sud. Cet axe, appelé la main, sera dès lors au centre du développement urbain de Montréal qui enregistra sa plus grande croissance jusqu’à la première moitié du XXe siècle. Le centre de l’ile se peuplera très rapidement tandis que ses extrémités, loin du port central et de la ville originale, resteront longtemps clairsemées de petits développements résidentiels.

En observant les cartes de l’expansion urbaine de Montréal, on note une croissance exponentielle de la ville encouragée au XIXe siècle par les nouveaux moyens de transport de l’ère industrielle qui ont permis une plus grande mobilité urbaine. Les réseaux de transport n’étant pas encore totalement efficaces, le développement de la ville s’effectuait le long des parcours importants qui traversent et longent l’ile, et dans les zones déjà construites en densifiant ces dernières davantage.

Marsan, Jean-Claude. (1974)

Marsan, Jean-Claude. (1974)

Cette croissance se poursuivit au XXe siècle par un fort taux de natalité et une forte immigration rurale. Le développement des infrastructures de transport permit aux entreprises de se localiser plus loin du centre de la ville pour profiter d’autres avantages leur permettant de maximiser leur rentabilité telle une main-d’œuvre moins chère. La carte de 1952 montre bien cet étalement urbain qui suit les lignes de transit principal.

La dispersion de la ville prend son envol en 1952 quand l’accès à la voiture est plus facile. De 1951 à 1971, le pourcentage de ménages possédant une voiture est passé de 27,8% à 68,1%, ce qui représente une augmentation d’un peu plus du double (Marsan, 1974). L’ile se densifie sur un axe nord-sud qui est centré sur le port et la ville originale. De cette façon, l’extrémité nord se développa plus lentement et la section sud demeure jusqu’à nos jours peu dense. Cette situation peut aussi s’expliquer par le peu de connexion que cette zone a avec ses environs. Elle possède une voie de circulation importante sur un axe nord-sud, mais ne possède pas un autre axe perpendiculaire le reliant rapidement et efficacement aux banlieues de la région métropolitaine.

Marsan, Jean-Claude. (1974)

En prenant de l’expansion, la ville a perdu une certaine densité. En 1907, on notait une densité de 32 personnes  par acre et en 1961, elle descendit à 28 personnes par acre. Cette tendance est liée à un phénomène social où les familles rétrécissent et désirent acquérir une maison individuelle, encouragés par la spéculation foncière. À l’inverse, la ville note une croissance en bureaux et équipements sociaux qui fournissent de l’emploi (Marsan, 1974).

La première commission d’urbanisme de Montréal, portant le nom d’Horizon 2000, fut créée en 1967. Le métro fut alors construit. Ce dernier représente une ligne de transit important à l’intérieur de l’ile, mais également une connexion non négligeable avec la Rive-Sud de Montréal. Cette connexion pourrait en partie expliquer le grand développement des banlieues dans ce secteur.

Marsan, Jean-Claude. (1974)

Depuis lors, plusieurs réseaux de transport apparaitront dans la ville de sorte qu’elle demeure très axée sur les transports en commun, ce qui est récemment dépeint par l’attention particulière qui est portée à la méthode d’aménagement axée sur les transports collectifs. On note par exemple l’implantation des stations de vélos « BIXI » en 2009.

L’urbanisation de la ville de Montréal s’est basée sur un étalement suivant les grands axes de transport. La densification du centre de la ville amena une superposition de la trame seigneuriale à une autre plus serrée, subdivisant les anciennes terres en longs ilots minces. Ainsi, on remarque encore les traces des lignes fortes traditionnelles dans la morphologie urbaine contemporaine de cette ville.

Références

Marsan, Jean-Claude. (1974) Montréal en évolution, p. 411. Montréal: Fides

Wikipedia. (2012) Montréal, Consulté le 23-10-12, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Montr%C3%A9al#Aire_urbaine_:_banlieue

_et_p.C3.A9riph.C3.A9rie]

bottom of page